EP Stories – The Amarillys Vibe
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La nuit tombe sur Rennes et la place des Lices se remplit de voix.
Parmi elles, une se distingue : Marko, micro à la main, impatient de capter ce que la ville chuchote quand les verres s’entrechoquent et que les vinyles crépitent.
Ce soir, sa destination s’appelle L’Amarillys.
C’est un bar, mais surtout une ambiance.
Entre l’arôme des rillettes de poulet et les refrains de Nina Simone, entre le panache de MF DOOM et les vers de La Rue Kétanou, le lieu se déploie comme une playlist vivante.
Un vieux refrain de 1995 flotte encore dans l’air, une sorte de signature générationnelle : ici, on rappe, on danse, on rit — et chaque nuit, tout recommence.
L’Amarillys est aussi une géographie.
Un pied à Berlin, l’autre à Barcelone, comme si les murs eux-mêmes avaient pris l’habitude de voyager.
Les saveurs coulent autant que les sons, et quand le service s’emballe un samedi soir, les pulsations électroniques de Vleks ou d’Onda Avital s’élèvent au-dessus du brouhaha des conversations.
À l’aube, avant l’ouverture, c’est le grain rare de Dany Dan qui porte l’équipe encore à moitié endormie.
Chaque détail ici est un fragment de culture :
Un plat = un son. Les rillettes de poulet fondent comme « Louie Louie » des Kingsmen.
Un décor = une image. La pochette de Sinner’s Syndrome de Moderator s’imprime en mémoire comme un manifeste graphique.
Un bar = une identité. Du hip-hop old school, sincère, brut, sans artifice.
Ce soir-là, Marko ne s’est pas contenté de tendre son micro.
Il a capté la mémoire sonore d’un lieu, la façon dont un bar existe autant par ce qu’il joue que par ce qu’il sert.
Et lorsque la question est venue — « Si vous deviez créer un T-shirt Amarillys × EP, que représenterait-il ? » — la réponse est tombée comme une évidence :
Quelque chose de floral.
Un signe de vie.
Une résonance visuelle à la musique qui pousse ici comme une plante indomptable.